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Cuba, mode d'emploi

Au cours de notre Tour du Monde, nous avons pris grand intêret à comprendre la vie locale, de la gastronomie aux coutumes. A Cuba, ce n'est pas si facile. D'une part parce que les gens parlent sous l'oeil inquisiteur de Fidel, d'autre part parce qu'ils parlent en espagnol. Nous avons tout de même réussi à démêler quelques ficelles pour vous :



La double monnaie cubaine, les CUC et les CUP


Les cubains ont donc deux monnaies, les CUC et les CUP. Cette double monnaie est le symbole de la séparation entre les touristes et les cubains.


Les CUC (= dollars américain) sont destinés aux touristes alors que les CUP sont quasi uniquement utilisés par les locaux. 1 CUC équivaut à 24 CUP et d'une manière générale, en exagérant un peu, quand un touriste paye quelque chose 1 CUC, un cubain le paye 1 CUP soit 24 fois moins cher...


Il est très difficile pour les touristes de réussir à payer aux prix cubains mais ça reste possible. Pour ça, il faut réussir à se faire passer pour un cubain ou montrer un peu les dents, c'est pourquoi je laisserai faire Madame à la dent dure et à l'espagnol léché pour nous avoir des spaghettis sauce tomate. Par contre, les logements et les transports ne peuvent être qu'uniquement payés avec des CUC et les talents de négociation de « ma moitié » n'y feront rien.



Le salaire moyen: 25 CUC vraiment ?!


Nous (les touristes) avons tous le même chiffre en bouche : 25 soit le salaire moyen en dollars (= CUC) "balancé" par tous les guides de voyage. Après 17 jours sur l'île, il nous est impossible de dire si ce chiffre est réaliste.


Pour ce qui est des fermiers et des fonctionnaires (medecins compris) soit une bonne partie de la population, ça semble être le cas.Par contre, pour les Cubains qui ont accès aux touristes (taxis et casa particular) et aux CUC, ce chiffre peut paraitre douteux. Par exemple, une nuit dans une casa coûte au minimum 15 CUC et un trajet aéroport-centre ville à La Havane vaut une vingtaine de CUC. Incontestablement les mieux lotis, ces cubains doivent toutefois payer une taxe qui n'a rien à envier à celle d'un joueur du PSG...


Bilan, le rêve de la majorité des cubains est de faire affaire avec les touristes. Faire des études pour devenir médecin et gagner 25 CUC, ça doit être une véritable vocation...



Internet


Internet à grande échelle, c'est tout nouveau à Cuba. Depuis Juillet, internet est accessible en WIFI sur de nombreuses places des grandes villes cubaines et à un prix un peu plus raisonnable (2 CUC/heure au lieu de 4 CUC précedemment). Avec un salaire de 25 CUC, aller sur le net reste un véritable investissement pour eux (mais d'où sortent-ils leurs tablettes dernier cri ? Le mystère demeure intacte).


Toujours est-il que les grandes places des villes sont des véritables cybercafés à ciel ouvert où se rassemble une centaine de cubains toutes générations confondues.



Casa particular VS hôtels


Deux grands choix de logements sont proposés aux touristes: les hôtels et les casas particular.


Les hotels à Cuba sont plutôt rares et sont uniquement concentrés sur les zones très touristiques. Il s'agit principalement de tout-inclus pratiquant des prix affolant pour Cuba.


L'alternative à cette formule est la casa particular (=logement chez l'habitant agréé par l'État). Il s'agit généralement d'une petite famille proposant une chambre entre 15 et 30 CUC (selon le lieu et les talents de la négociatrice) et des repas (3 CUC pour le petit-de et 8 à 10 CUC pour les repas).

Seules les nuits leur sont taxées avec un montant fixe par mois plus un pourcentage selon la fréquentation (30% de taxe au total?). Impossible de "tricher", les contrôles sont quasi quotidiens et les amendes peuvent être très lourdes. A noter qu'il est interdit pour un cubain d'accueillir un étranger chez lui...


Les chambres des casas ne sont pas vraiment d'un grand luxe (un frigo, une clim' et un lit sur fond de déco pourrie) mais suffisamment confortables. Les services et menus proposés sont souvent identiques d'une casa à l'autre. Chaque matin, on retrouve le café dans un thermos plastique, je jus de fruits dans un pichet Tupperware et le soir impossible d'échapper à la soupe de frejoles (haricots rouges). A croire qu'il y a eu une formation à l'échelle nationale pour tous les propriétaires de casa.


C'est évidemment cette option que nous avions choisie pour notre quinzaine. C'était aussi un bon moyen d'avoir une meilleure idee de la vie d'un cubain. Enfin, nous ne sommes pas dupes, l'État nous montre bien ce qu'il veut que l'on voit.



TV


La TV, c'est presque aussi rare qu'Internet. Il y a seulement 4 chaînes et c'est pas la HD (il y a de la "neige" un peu comme chez nous dans les années 90). Sur les 4 chaines disponibles, une est reservée au Real de Madrid, l'autre passe des adolescents qui chantent, la troisième des reportages sur la Suisse (véridique) et la dernière ne fonctionne pas (c'est une image mais vous comprenez l'idée).


Nous avons eu l'occasion de partager une soirée télé avec notre hôte. Le journal du 20h est affolant de bonnes nouvelles, tout va TRES bien dans le pays et la grosse info était que la chorale communiste arrivait à la Havane.



Transports


La ségrégation touristes/locaux atteint son paroxysme quand il s'agit de se déplacer. Les touristes n'ont pas le droit de prendre les bus cubains. On se retrouve donc tous parqués dans des bus climatisés qui coûtent trois mois de salaire à un cubain. Et pourtant les bus réservés aux cubains ont quasiment le même standard mais coûtent 24 fois moins chers.


L'autre possibilité pour se déplacer est de prendre une "machina", une vielle voiture américaine. Les casa ont des arrangements avec des chauffeurs qui peuvent vous transporter où vous le souhaitez. Les machinas peuvent aussi s'employer comme collectivo, avec d'autres personnes. Pour les cubains, ce mode de transport est très bon marché. Un touriste lui, paiera dix fois le prix.


Le "camion" est un autre moyen de transport et qui est quant à lui accessible aux touristes contre un petit pourboire au chauffeur. Le principe est de parquer autant de personnes que possible dans une sorte de camion "don du sang"/bétaillère avec des fenêtres. C'est effrayant mais vraiment bon marché.




Alimentation


A Cuba, il n'y a pas de supermarchés. Les cubains s'approvisionnent dans des petites épiceries ou des magasins d'état. Ils possèdent une carte fournie par l'Etat qui leur permet d'avoir accès aux produits de base à un prix dérisoire jusqu'à une certaine quantité (vive le communisme). Passée cette quantité, ils doivent acheter les marchandises à un prix plus élevé.


Ce fonctionnement fait que les repas ne sont pas vraiment variés. Le riz et les frejoles (haricots rouges) sont les incontournables de chaque repas. L'autre alternative est de se promener dans les rues à la recherche d'une petite pizza. On en trouve à chaque coin de rue pour moins de 10 CUP (40 cts d'euros).



L'école et la santé


La gratuité du système scolaire et de santé est certainement la plus belle (l'unique ?) réussite de ces 50 années de "fidelisme".


Ainsi, les cubains peuvent prétendre avoir un taux de mortalité infantile nettement plus bas que celui des américains et un taux d'alphabétisation quasiment maximal.



Maintenant que vous avez une petite idée du fonctionnement de Cuba, on vous donne rendez-vous toute cette semaine pour les récits de nos aventures cubaines.


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