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Bariloche, l'escapade argentine

On quitte donc la pluie chilienne, direction le voisin argentin et la ville de San Carlos de Bariloche. Pour le Chili, ce n'est qu'un « au revoir », notre avion pour La Havane étant au départ de Santiago. Le passage en Argentine se fait en traversant les Andes. Les paysages entre lacs et sommets enneigés (c'est seulement le début du printemps ici) sont magnifiques. Et il y a même du soleil, chose rare depuis 2 semaines...


Tout ça est évidemment beaucoup trop beau, on décide donc d'oublier notre sac de cadeaux qu'on promenait depuis La Paz en Bolivie, ce qui, en soit, était déjà une jolie performance pour nos deux cerveaux étourdis... C'est bien triste, il y avait de quoi couvrir d'or bolivien toutes nos vieilles tantes.


En plus de ça, on apprend que pour descendre en direction d'Ushuaïa, il faudra débourser 170 euros par personne pour « profiter » des 30 heures de bus... Imaginez tous les cadeaux qu'on pourrait faire à nos mamans pour Noël avec cette somme, on décide donc de modifier notre programme sud-américain et de passer en modes « vacances » à la montagne. On arrête de courir partout, de faire nos sacs tous les deux jours et on prend le temps de découvrir la région des Lacs.


Malgré tous ces malheurs, nous trouvons le réconfort auprès de Gloria, la propriétaire de la petite cabane que nous avons louée. Etre accueillis par des chocolats argentins, tout le nécessaire pour le petit déjeuner du lendemain et un chauffage digne de ce nom nous met presque les larmes aux yeux. Gloria, comme la plupart des argentins n'est pas avarde de "corazon" et "besitos" et ça nous fait du bien d'être un peu dorlotés.


Arrive peut-être le moment le plus excitant de notre semaine argentine : le changement de nos dollars au "Blue market". Le "Blue market" est un système de change parallèle illégal mais (plus que) toléré par le gouvernement argentin. Quand 1 dollar vaut 9 pesos au taux de change officiel, il en vaut 16 au "blue". Voila de quoi rendre la vie argentine un peu plus douce sachant que le coût de la vie ici à une petite saveur australienne.


Sur les conseils de Gloria, notre maman de substitution, on se présente dans la rue prévue à cet effet. C'est donc le moment d'agiter notre guide de voyage en guise de "coucou, nous sommes des touristes, on a des beaux dollars et on veut des pesos". Très rapidement, les premiers "cambio, cambio ?" ("change, change ?") arrivent à nos oreilles. Ces chuchotements viennent de types qui, à première vue, n'ont rien à envier à nos dealeurs de cage d'escalier. Notre choix s'est donc porté sur celui qui nous paraissait le plus respectable (le choix a été très difficile). Il nous a ensuite emmené dans son "commerce" de peluches et nous a fait passer à l'arrière de la boutique. Derrière un rideau noir, il nous sort une boîte à chaussures pleine de dollars et de pesos et la "transaction" peut alors se faire... On repart sans peluche (on est même pas sur qu'il les vende) mais punaise que c'était excitant.


Sinon, entre deux gouttes de pluie, on grimpe sur les cerros alentours pour profiter des différents points de vue sur le lac et les Andes et c'est loin d'être moche. Les jours de pluie (et ils ont été nombreux), on prend le temps de s'essayer aux spécialités locales : les chocolats et surtout les grillades. On a donc fait un petit tour au resto' de parilladas, histoire de se faire un avis sur cette fameuse viande argentine. Bilan, c'est très bon mais on a la même en France. Mais chut, il ne faut pas leur dire !

On quitte donc Bariloche plutôt satisfaits même si avec le prix des bus argentins, on a un peu eu le sentiment d'être coincés. Bref, on retourne faire un tour Pucon en espérant voir le volcan sous le soleil (ou pas).

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